Mesurer l’empreinte carbone du Gala CCIFER : des chiffres à l’impact

Interview avec Mathieu Gregori, Fondateur ECONOS

La collaboration entre la CCIFER et ECONOS a débuté en 2022 avec une initiative audacieuse : mesurer l’empreinte carbone de l’événement le plus complexe – le Gala CCIFER. Comment ce partenariat a-t-il évolué et quel impact a-t-il eu sur l’organisation des éditions suivantes ? 

En 2022, la mesure de l’empreinte du Gala CCIFER a représenté un geste véritablement pionnier, à une époque où la soutenabilité commençait à peine à entrer dans le champ d’attention des événements corporate. Trois ans plus tard, le contexte a radicalement changé : les participants posent proactivement des questions sur l’impact climatique, des plateformes spécialisées dans l’empreinte carbone des événements ont vu le jour dans d’autres pays, et le reporting des émissions est passé d’un simple « nice-to-have » à une nécessité pour les entreprises. 

Notre partenariat a reflété cette maturation. En 2025, l’équipe de la CCIFER a réussi à calculer en seulement un mois l’empreinte du Gala, en gérant le processus entièrement en interne. Notre rôle s’est transformé : de la réalisation complète de la mesure à la vérification indépendante et à l’assurance de conformité pour les audits. 

Cette évolution n’est pas le fruit du hasard. Nous avons développé ECONOS Academy, un programme de transfert de compétences qui permet aux équipes internes de maîtriser la méthodologie, de comprendre les indicateurs pertinents et de mettre en œuvre les processus sans dépendre en permanence de consultants externes. C’est le modèle que nous promouvons pour toutes les organisations en Roumanie : la soutenabilité doit devenir une compétence interne, et non une externalisation continue. 

 

La mesure n’est qu’une première étape. Comment cette pratique peut-elle être étendue aux participants, fournisseurs ou autres partenaires impliqués dans l’organisation du Gala ? Quel rôle joue la prise de conscience collective dans le succès d’un événement durable ? 

L’expérience du Gala CCIFER nous a montré que l’empreinte carbone est, avant tout, un puissant outil d’éducation. Les participants découvrent souvent, pour la première fois, le lien direct entre des choix apparemment anodins (comment ils se rendent à l’événement, ce qu’ils mangent, ce qu’ils boivent) et leur véritable impact climatique. C’est le moment « aha ! » qui transforme la durabilité d’un concept abstrait en une réalité tangible. 

Cette prise de conscience se diffuse naturellement vers les fournisseurs de l’événement. Une fois que l’équipe de la CCIFER a compris le processus, elle a commencé à interroger l’empreinte de ses partenaires, à rechercher des alternatives plus durables et à sensibiliser l’ensemble de l’écosystème. C’est exactement l’effet recherché : l’organisation devient un catalyseur du changement, et non un simple bénéficiaire passif des mesures. 

Pour faciliter cette diffusion, nous avons créé des outils pratiques et accessibles, adaptés aux PME et aux partenaires locaux qui ne disposent pas de ressources pour des solutions complexes. L’idée est de démocratiser l’accès à une mesure fiable de l’empreinte carbone, sans logiciels coûteux ni dépendances à long terme. 

 

Au-delà du Gala CCIFER, comment voyez-vous l’avenir de l’évaluation de l’empreinte carbone dans le secteur des événements corporate en Roumanie ? Quel devrait être le nouveau « standard » dans les années à venir ? 

La mesure de l’empreinte carbone n’est plus une option, mais une condition de pertinence sur le marché. Qu’il s’agisse des exigences des grandes entreprises vis-à-vis de leurs partenaires, des critères d’éligibilité pour les financements ou des attentes des consommateurs, des données fiables en matière de durabilité deviennent un véritable « must-have ». 

La question n’est plus de savoir s’il faut mesurer, mais comment le faire de manière efficace et financièrement soutenable. Les modèles traditionnels, consultance coûteuse ou logiciels sous licence annuelle, ne sont pas réalistes pour le marché roumain. Le nouveau standard doit reposer sur l’autonomie : les organisations assument la responsabilité de leur propre impact et développent des compétences internes durables. 

Le succès de la collaboration avec la CCIFER démontre que ce modèle fonctionne. Une petite équipe, mais engagée, a réussi à passer de zéro à une autonomie complète dans la mesure de l’empreinte carbone. Si la CCIFER peut le faire, pourquoi pas d’autres organisations en Roumanie ? 

L’avenir que nous envisageons est celui où chaque organisateur d’événements en Roumanie dispose des compétences nécessaires pour gérer son impact climatique, avec des processus clairs, des méthodologies reconnues et des résultats crédibles pour les audits. Il ne s’agit plus de dépendre de prestataires externes, mais de développer des capacités internes solides, grâce à un véritable transfert de savoir-faire. 

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