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LA ROUMANIE COMMENCE À COUDRE SON AVENIR SOUS LE SIGNE DE LA DURABILITÉ : LA CIRCULARITÉ DES TEXTILES, ENTRE URGENCE ET OPPORTUNITÉ

Bucarest, le 10 juillet 2025 – Une nouvelle édition du Groupe de Travail « Transition Verte » a mis en lumière un thème essentiel pour l’avenir durable de la Roumanie : la circularité des textiles. Experts, leaders d’ONG, entrepreneurs et designers ont lancé un message clair : la Roumanie doit accélérer la transition vers un modèle de consommation textile responsable, en accord avec les exigences européennes et les bonnes pratiques internationales.

L’éducation du consommateur et la qualité des matériaux sont cruciales pour une transition authentique. Pour que la circularité devienne une réalité, il ne suffit pas de collecter les vêtements usagés – il est nécessaire d’éduquer continuellement les consommateurs sur l’impact de leurs choix vestimentaires, tout en assurant une conception initiale basée sur la qualité des produits. Les matériaux synthétiques, bon marché et difficilement recyclables ne permettent pas de soutenir un système circulaire fonctionnel. Il est essentiel de parler de la composition des fibres, de leur durabilité et de leur capacité à être réutilisées ou recyclées. Une culture de consommation responsable doit commencer à l’école, se poursuivre au sein de la famille et être soutenue par les marques à travers la transparence, un étiquetage clair et l’innovation dans les matériaux durables.

En ouverture, Cristina Bojică, vice-présidente de la CCIFER, a souligné le rôle essentiel du milieu des affaires dans la transition verte. En tant que membre du conseil d’administration de la Chambre, elle a mis en avant l’importance d’intégrer les principes de l’économie circulaire dans les modèles d’entreprise.

Roxana Chiș, leader du Groupe de Travail « Transition Verte », a posé une question centrale : « La circularité des textiles devient obligatoire. La Roumanie est-elle prête ? » Avec seulement 0,7 kg de textiles collectés par habitant, la Roumanie est bien en dessous de la moyenne européenne. En comparaison, la France a réglementé la collecte des textiles depuis 2007. De plus, elle est la première grande économie à avoir déclaré la guerre à l’ultra fast fashion, en imposant des taxes écologiques, des interdictions publicitaires et des sanctions sévères.

Ana Derumeaux, directrice de la Croix-Rouge Roumaine – Filiale du Secteur 6, a présenté les initiatives de réutilisation des vêtements à travers le projet « C’est facile de faire le bien. Ne jetez pas, Donnez ! » et la boutique Bine Boutique, où les vêtements donnés sont soigneusement triés, désinfectés et valorisés avant d’être distribués aux personnes vulnérables.

Claudia Penda, fondatrice de la plateforme Nu Mai Port, a défendu l’idée d’une communauté responsable et a plaidé pour une consommation plus consciente : « Nos armoires débordent, et pourtant nous n’avons rien à nous mettre. » Sa plateforme encourage la circulation des vêtements entre utilisateurs, contribuant ainsi à réduire la pollution et à protéger les ressources naturelles – une seule paire de jeans peut nécessiter jusqu’à 10 000 litres d’eau pour sa fabrication.

Lena Criveanu, designer et fondatrice de Urban Fashion School, a souligné l’importance de l’éducation créative appliquée à la durabilité, ainsi que la nécessité de développer une identité vestimentaire propre, alignée avec des choix durables. Son école forme une nouvelle génération de créateurs conscients et engagés.

Pour clôturer, Alina Țiplea, fondatrice de Merci Charity Boutique, a présenté l’espace ALTRNTV comme un exemple de bonnes pratiques dans la promotion du design vestimentaire durable. Rassemblant plus de 100 créateurs roumains, cet espace propose des produits réalisés à partir de matériaux écoresponsables, à travers des techniques d’upcycling. Il soutient également des causes sociales via l’association Merci Charity.

La circularité dans l’industrie de la mode n’est plus une option, mais une nécessité. De l’éducation à la législation, en passant par les initiatives communautaires et les start-ups sociales, la Roumanie dispose des ressources et de l’énergie nécessaires pour transformer le secteur textile en pilier de l’économie circulaire.

 

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