Interview

Pénélope Laigo, FM Logistic : Nous travaillons actuellement à l’ouverture de corridors ferroviaires vers l’Europe de l’Ouest, y compris vers la Pologne, afin de permettre également un transport international décarboné.

Entretien avec Pénélope Laigo, Directrice générale FM Logistic

Pénélope Laigo, nouvelle directrice générale de FM Logistic, apporte une énergie fraîche et une vision innovante dans le secteur de la logistique durable. Responsable des opérations dans l’ensemble de l’Europe du Sud-Est, elle parle de digitalisation, d’intelligence artificielle, de durabilité, et de la manière dont la passion et l’enthousiasme peuvent transformer le travail quotidien en une expérience créative et motivante.

Monica Ionita
Vous êtes la nouvelle directrice générale de FM Logistic en Roumanie depuis le mois de septembre, donc c'est récent. Vous êtes également en charge des opérations pour l'Europe du Sud-Est.

Pénélope Laigo

Exactement, donc dans nos activités, la plupart de nos activités d'entreposage sont en Roumanie, mais on a aussi beaucoup d'activités de transport et notamment internationales et des équipes de transport en Serbie et Bulgarie pour couvrir toute la zone.
Monica Ionita

Si je regarde un peu votre bio, vous avez...

Vous êtes très jeune!!

Pénélope Laigo

Je suis très jeune. Je dois avouer ça.

Monica Ionita

Vous avez quand même construit un parcours solide autour du développement durable et de la transformation. D'abord chez EY et puis au sein de FM Logistic. Vous êtes passé par la performance environnementale et vous avez été membre du conseil d'administration du club Demeter, l'association française pour la logistique durable.
Vous avez été reconnu par l'institut Choiseul parmi les 100 leaders de moins de 40 ans.

Pénélope Laigo

C'est pour ça que c'est le sujet jeune.

Monica Ionita

Donc il faut bien préciser cela et d'ailleurs vous avez été récompensé pour cela. Vous êtes diplômé de l'École de management de Grenoble et de l'Université nationale de Chengchi à Taïwan. Comme j'ai dit, vous incarnez une nouvelle génération de leaders engagés pour une logistique durable.

Vous avez découvert la Roumanie. Qu'est-ce que ça donne la Roumanie ? Quelle est votre première impression une fois que vous êtes atterri ici en Roumanie ?

Pénélope Laigo

C'est vrai que c'est encore très récent, mais j'ai un peu toujours la même réponse quand on me pose la question. J'ai été frappée à quel point ça a été facile. Ça fait deux mois, comme vous l'avez dit, même pas encore complètement, et j'ai déjà l'impression que les choses sont très naturelles.

Les Roumains, de manière générale, sont très accueillants.

Le pays est très facile à vivre pour des expatriés parce que, déjà, la capacité des Roumains à parler anglais, italien, français, espagnol, c'est absolument merveilleux et c'est très pratique quand on arrive et qu'on découvre la langue. Et c'est aussi cet état d'esprit que je trouve très fort dans la culture roumaine - je le dirais en anglais, « when there is a will, there is a way ».

Ce côté, on trouvera toujours une solution, très proactive, très pragmatique. Et donc ça, j'ai trouvé ça à la fois fascinant et génial en tant que manager, mais même en tant que personne vivant en Roumanie. C'est ce sentiment qu'on trouvera toujours une solution et que rien ne va être difficile. Et ça, c'est vraiment, vraiment très facile.

Monica Ionita

Je sais qu'il n'y a que deux mois depuis votre installation. Vous pouvez déjà un peu parler des priorités au sein de FM Logistic ? Quelles ont été les trois priorités pour vous dans ce rôle ?

Pénélope Laigo

Bien sûr.

Alors déjà, on a forcément hâte et beaucoup d'ambition pour se développer, à la fois sur nos activités, nos clients, le chiffre d'affaires et aussi le développement des personnes au sein de l'entreprise.

Donc, en termes de développement et pour peut-être aller sur les trois priorités en même temps, il y a le développement de nouvelles offres. C'est-à-dire qu'on est en train, moi j'ai déjà été impressionnée par le nombre d'activités que réalisent et l'expertise qu'ont développé les équipes en Roumanie avant même que j'arrive, mais on investit beaucoup de temps et d'investissements financiers pour développer des nouvelles technologies, que ce soit dans la digitalisation ou l'automatisation, ou même des nouvelles manières de s'organiser avec nos partenaires, notamment en matière de transport, pour développer des nouveaux services.

Donc il y a vraiment cette priorité de consumer, de développer, d'innover, parce qu'en plus le marché roumain est très dynamique, donc c'est parfait pour être dans un endroit où nous-mêmes on est en plein dynamisme.

On a aussi le développement des personnes et qui va avec le développement de nos activités de la croissance parce que dans une entreprise si on a cette ambition de venir continuer de toujours mieux servir nos clients, accompagner leur croissance, accompagner certains clients qui arrivent sur le marché roumain et avec qui on peut travailler dans d'autres géographies par exemple, il faut aussi que nos équipes soient là pour accompagner ce développement.

Et en tant que manager, à nouveau, c'est très enthousiasmant de pouvoir se dire qu'au sein de nos équipes, on fournit des parcours qui font grandir les gens et qui font aussi grandir notre service. Je dirais vraiment le développement de nos services, de nos portfolios pour arriver aussi à se diversifier et des personnes.

Monica Ionita

Et à cela contribuent combien en termes d'équipes ? En termes d'effectifs ?

Pénélope Laigo

Alors, ça peut varier en fonction des activités et des saisons. Je dirais environ 560 personnes dans les effectifs en propre. On a bien sûr tout un tas de partenaires, des sous-traitants plus temporaires, mais les personnes avec un contrat FM Roumanie et Europe du Sud-Est, environ 560 personnes.

Monica Ionita

Si vous pouvez un peu décrire quelle est la vision actuelle à court terme, à moyen terme, comment vous la projetez ? Elle est déclinée du groupe FM Logistic ou elle est plutôt locale ?

Pénélope Laigo

C'est une combinaison des deux. Là, je vais utiliser aussi mon passé de quelques années au sein du groupe. Et c'est ce qui est passionnant, d'ailleurs. Le groupe FM Logistic est très fort dans sa culture et son ADN.

Étant une entreprise familiale, ça a beaucoup de continuité dans les équipes, notamment de top management, ce qui fait aussi une continuité des engagements, de la culture et de la façon d'être.

Et d'ailleurs, on le voit avec des équipes qui restent. On a encore des collaborateurs qui sont là depuis l'ouverture de FM Roumanie il y a plus d'un an, et pas qu'un seul, donc c'est très impressionnant. C'est vrai que c'est un vrai facteur et une vraie marque de la culture FM dans l'ensemble des pays où on est implanté.

On a aussi une dimension et une volonté très fortes pour aller sur notre ambition d'être connu comme le champion de la supply chain omni-channel et durable, ce qui veut dire qu'on investit beaucoup.

Je vous parlais tout à l'heure d'investissement de technologies de digitalisation, à la fois pour mieux servir une logistique omni-channel et à la fois pour continuer de contribuer sur les enjeux de durabilité qu'on peut avoir vis-à-vis de la planète et des personnes et des conditions de travail.

Donc ça, ça reste quelque chose de très important dans l'ensemble du groupe et qui s'applique aussi en Roumanie. Et donc la stratégie du groupe FM et que l'on voit très concrètement ici, c'est d'avoir ces grands éléments clés de qui est FM, nos valeurs, nos personnes, notre groupe. Après de l'adapter aux enjeux et aux contextes locaux parce qu'on n'a pas forcément soit les mêmes attentes, soit les mêmes partenaires, soit les mêmes besoins d'un pays à l'autre et c'est tout le travail d'arriver à comprendre justement quelles sont les particularités du marché roumain pour nous adapter ici.

Monica Ionita

Vous avez mentionné tout ce qui est lié aux nouvelles technologies, si vous pouvez nous parler un peu de l'intégration de l'intelligence artificielle par exemple, les nouvelles technologies, la digitalisation, comment elles font front commun dans le domaine de la logistique ?

Pénélope Laigo

Oui, alors effectivement, il y a beaucoup de choses aujourd'hui. C'est un boom de toutes ces solutions-là.

On ne peut pas passer, je pense, un échange, un rendez-vous, une interview sans parler de digital ou d'intelligence artificielle. Donc je trouve ça très intéressant de voir cette évolution très rapide. Ce n'est pas un sujet qu'on évoquait il y a même trois ans, je dirais, où c'était beaucoup plus... beaucoup plus restreints.

Donc si je prends le cas particulier de la logistique, mais qui peut s'appliquer dans une certaine manière à d'autres industries, il y a plusieurs enjeux. Moi, je pense que déjà, le premier, c'est de réduire toutes les tâches, que je dirais pénibles, les tâches à faible valeur ajoutée qui agacent les personnes qui doivent les faire parce que ce n’est pas ce qu'il y a de plus intéressant.

Vous voyez des sujets type reporting, déplacer un objet d'un endroit à l'autre, faire toujours la même chose. Ça, je pense que c'est l'un des enjeux premiers sur lesquels on doit investir pour réduire, voire annuler ce type de tâches faites par les collaborateurs.

Donc on a déjà, par exemple chez FM, complètement automatisé notre système de remontée de données pour les différents reporting obligatoires,
en ayant une intelligence artificielle couplée avec une autre technologie qui s'appelle la RPA, que vous connaissez donc, et qui nous permet de venir de manière automatique et très fiable collecter les informations qui peuvent être sur une facture, un document, pour venir saisir des bases de données et des logiciels.

Souvent, je dis que la RPA, c'est le travailleur et l'IA vient manager ce travailleur pour vérifier que le travail soit bien fait. Donc ça, c'est déjà quelque chose de déployé et qui nous a permis, en un an déjà, de diviser par deux le temps d'administratif et de reporting sur des tâches très répétitives. Donc ça, c'est un exemple. On a aussi, bien sûr, tous les outils, notamment de petite robotisation ou light automation, comme on peut les appeler, pour les petits trajets. Par exemple, vous savez, dans les entrepôts, on a très souvent des très grandes surfaces avec des produits qui doivent aller d'un endroit à un autre.

Et donc là, on déploie, par exemple, des petits robots qui peuvent permettre de faire ces trajets qui sont récurrents entre la zone de co-packing et de préparation et de la zone de picking ou de stockage, par exemple. Ensuite, il y a bien sûr, je dirais, des sujets qui sont plus métiers. C'est tout ce que l'on peut arriver à utiliser dans ces nouvelles technologies, notamment le digital, mais pas que, pour être...

Pour à la fois offrir plus de flexibilité, mais grâce aussi à plus de visibilité. Parce que finalement, dans le monde d'aujourd'hui, vous savez, on a parlé longtemps de VUCA, maintenant, on parle de BANI, c'est-à-dire que ça va toujours plus vite et plus rapidement, plus compliqué.

Donc, on a besoin, nous, d'offrir une grande flexibilité et agilité à nos clients.
Quelques exemples que j'ai en tête, ça va de systèmes bien connus comme des Yard Management System qui permettent de savoir quand est-ce qu'un camion arrive dans un entrepôt pour pouvoir optimiser le moment et le délai de préparation pour être vraiment dans du just-in-time. Ça, c'est des types d'outils que l'on déploie. Mais on a aussi des choses beaucoup plus simples.

On a développé, par exemple, une sorte de...On appelle ça une ferme d'étiquettes. C'est-à-dire qu'on a beaucoup de robots qui viennent imprimer des étiquettes sur demande pour vraiment coller aux besoins de nos clients, pour être mis, par exemple, pour traduire, vous voyez, l'étiquette d'un produit. Et donc ça, ça semble tout bête comme ça, mais avant d'avoir ce type de nouvelle technologie qui permettait de faire du printing on demand, on devait avoir des kilomètres de stockage d'étiquettes pour à chaque fois avoir la bonne en fonction du besoin du produit et du moment.

Donc ce sont ces petites choses qui permettent de faire du juste à temps, juste à besoin, et de fournir une grande flexibilité en logistique. Et enfin, je dirais que c'est aussi l'enjeu que vous avez évoqué un peu plus tôt sur le développement durable. Tous les outils qu'on a d'optimisation, des consommations d'énergie, des remplissages, des routes, qui nous permettent de réduire énormément l'empreinte carbone. Aujourd'hui, quand on parle de décarbonation du transport, on pense tout de suite aux camions électriques.

Et ça, c'est passionnant, mais...

Monica Ionita

Il n'y a pas que ça.

Pénélope Laigo

Exactement.

Il faut se rappeler qu'aujourd'hui, en Europe, si on parle de villes, de campagnes, de longues ou de courtes distances, on a en moyenne 40 % des camions qui sont vides, ou en tout cas 40 % de l'intérieur d'un camion qui est vide.
Ce qui veut dire que si on arrivait à déjà même technologie, même diesel, tout ce qu'on peut avoir, optimiser le remplissage des camions. On pourrait presque déjà diviser par deux les émissions de CO2, mais aussi les coûts, les difficultés, le trafic sur la route. Et Dieu seul sait qu'en Roumanie, c'est un sujet, le trafic sur la route.

Monica Ionita

C'est vrai. D'ailleurs, la première conversation qui vient, c'est sur le trafic.

Pénélope Laigo

C'est de se dire, OK, est-ce qu'aujourd'hui, vous avez mis 20 minutes ou deux heures pour venir ?

Monica Ionita

C'est ça, ça dépend des quartiers et des zones. Mais oui, la capitale reste toujours bien, comme d'autres capitales d'ailleurs.

Pénélope Laigo

Mais c'est vrai que quand j'étais arrivée, on m'avait prévenue et je me suis dit, bon, j'arrive de Paris. Je suis déjà allée un peu à Mumbai, en Inde. J'ai fait mes études à Taïwan. Je connais le trafic. Et après, on découvre le trafic roumain et on se rend compte que peut-être pas aussi bien qu'on ne le pense.

Monica Ionita

Oui, venir depuis l'Asie dans les Balkans, ça change. Vous parlez justement de cette performance en termes de soutenabilité, de durabilité. Vous avez une projection, vous avez des KPI disons, en termes de la neutralité carbone ?

Pénélope Laigo

En tant qu'entreprise, et ça vaut pour l'ensemble des pays, on s'est engagé à la neutralité carbone de nos opérations en propre à horizon 2030. Ça passe par beaucoup d'actions, à la fois en entrepôt et en transport. Si je prends le cas de la Roumanie, en entrepôt, on a installé des panneaux photovoltaïques en toiture de nos sites.

Si je prends le transport, on a aujourd'hui de la livraison complètement électrique
dans les différentes villes de Roumanie, à Timisoara, Bucarest, Cluj. Et donc ça, ce sont des projets qui sont plutôt des projets avec des véhicules type van ou grand van.

Et là, on est en train de tester des poids lourds aussi électriques pour la distribution nationale, ce qui est pour moi très excitant parce que c'était quelque chose qui semblait impossible il y a encore peu de temps. Et après, ce qui est encore plus impressionnant, je pense, en matière d'émission de CO2, c'est le développement de solutions multimodales. Et donc là, on a besoin et on est en train de travailler à l'ouverture de corridors rail vers l'Europe de l'Ouest, vers la Pologne, pour arriver à faire du transport international décarboné également.

Monica Ionita

En termes de clients, parce que vous avez une diversité de clients par rapport au secteur dont ils proviennent, quel est le différenciateur ?

Pénélope Laigo

Entre les différents secteurs ?

Monica Ionita

Oui, entre leurs besoins.

Pénélope Laigo

Ce qui est intéressant, c'est qu'annuellement, on fait une enquête de satisfaction client, et on en profite pour demander quelles sont les attentes en matière de durabilité. C'est toujours très intéressant de voir les différences qu'on peut avoir entre secteur ou vertical. Il y a un sujet qui est commun à tous, c'est la décarbonation du transport. Je dirais du 100% dans tous les secteurs, avec des capacités peut-être différentes des fois pour investir, parce que ça demande du co-investissement.

Monica Ionita

Et l'infrastructure ? Le chargement, tout ça, donc c'est quelque chose...

Pénélope Laigo

Mais c'est vrai que ça, en Roumanie, par rapport pour avoir fait le même métier, je dirais, en France, et avoir travaillé même sur des projets en Espagne et dans d'autres pays, Je trouve qu'ici, si je prends plutôt là une différence entre les marchés contre les secteurs, c'est beaucoup plus difficile et on a des clients qui sont quand même très engagés sur le développement durable, mais c'est beaucoup plus difficile de trouver une solution.
Vous parliez du réseau, aujourd'hui si on veut électrifier des véhicules, il faut pouvoir les recharger. Et donc le réseau est bien moins important. Et même sans parler d'électricité, pour de la longue distance avec du biogaz, du biocarburant, il y a beaucoup moins d'options d'incitation gouvernementale sur ces sujets.

Et donc je pense que c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui en Roumanie de décarboner que ça peut l'être en France ou en Europe de l'Ouest. Et donc moi, j'ai toujours beaucoup d'admiration pour les entreprises qui essayent malgré toutes ces difficultés en Roumanie.

Monica Ionita

Vous voyez comment, à l'avenir, toute cette conversation qui se porte autour de la réduction des émissions, et non seulement par rapport au reporting de ESG par exemple, si vous devriez donner un pronostic sur l'avenir ?

Pénélope Laigo

Ce qui n'a pas été facile dans les dernières années étant donné le nombre de changements politiques sur la question. Je pense qu'il y a un vrai enjeu effectivement de données. Vous parliez du reporting et c'est important parce qu'on a quand même besoin de mesurer pour pouvoir améliorer. Et aussi parce que la donnée, je pense, nous permettra d'avoir de la visibilité et de définir des priorités et des actions possibles, voire des actions en tracteur. C'est là où ça deviendra plus intéressant, c'est quand le reporting nous permettra de faire des actions au niveau sectoriel ou régional ou national.

Donc déjà, il y a cet enjeu de la donnée, parce qu'aujourd'hui, un peu comme de l'IA et de la digitalisation, on en parle beaucoup, mais un usage efficient de la donnée, c'est plus difficile à trouver. Et après, il va falloir aussi passer de la mesure à l'action. Parce qu'on a besoin de mesurer, bien sûr, mais si c'est uniquement investir pour mesurer, on n'a toujours pas réduit les émissions de CO2.

Et donc, je vois beaucoup, en tout cas dans les quelques échanges où j'ai déjà pu prendre part en Roumanie. Je vois un discours et du monde privé et public pour des investissements pour faciliter cette transition. Il y a l'enjeu énorme en Roumanie de déjà investir dans les infrastructures plus performantes, que ce soit même la route et les autoroutes qui sont en train de se construire.

Mais je pense que le train est en train de se faire une place, pas dans toutes les géographies, mais Ploiești, Timisoara, ce sont des zones où on peut penser des projets assez court terme vraiment intéressants. Ça fait une vue très fraîche. J'aurais peut-être un autre avis dans un an.

Monica Ionita

Oui, on vous attend avec un très grand plaisir ici. Il y a des villes que vous avez déjà découvertes à travers votre job ?

Pénélope Laigo

Alors les deux villes que je connais le mieux, comme vous le disiez, c'est à travers du travail. C'est là où on a le plus d'activités. Donc Bucarest pour y vivre, travailler, visiter. Et Timisoara. On a aussi une très grande capacité de stockage là-bas et des clients depuis le jour 1 parce qu'on a commencé la Roumanie à Timisoara. Donc aujourd'hui, c'est les deux villes que je connais le mieux.

Monica Ionita

Et à court terme, vous avez un agenda ?

Pénélope Laigo

Oui, j'ai un joli carnet de trajets. Déjà, effectivement, à très court terme, visiter la Serbie et la Bulgarie dont je vous parlais au départ, dans la région. Pour voir les collaborateurs aussi là-bas, puisqu'il y a quand même des différences dans ces marchés avec la Roumanie et arriver à les saisir. On a aussi des sites à Cluj Napoca et Bacau. Voilà, j'ai hâte de pouvoir y aller.

Et après, d'un point de vue très personnel, j'ai hâte de visiter la diversité de la Roumanie et pas connaître uniquement les villes, mais aller dans les forêts qui sont mondialement, je dirais, reconnues, les villages, le Danube. Je pense qu'il y a des endroits magnifiques à découvrir.

Magnifiques, c'est vrai.

Monica Ionita

D'après ce que disent les roumains.

Pénélope Laigo

Et même les étrangers. Moi, depuis que je parle du fait de venir en Roumanie, le premier mot qui sort toujours, c'est la nature est magnifique. Donc, j'ai hâte de mieux voir ça. J'ai vu un petit peu, mais j'ai hâte de mieux voir ça.

Monica Ionita

Je voudrais parler également un peu du leadership parce que c'est très important aujourd'hui. Quel est votre style et type de leadership ? Dans les deux mois, comment vos employés vous perçoivent ? Si vous avez déjà des feedbacks ?

Pénélope Laigo

Ce serait intéressant d'ailleurs de faire un petit micro-trottoir après pour leur demander ce qu'ils pensent. C'est un sujet qui est très important pour moi. J'attache beaucoup, alors c'est peut-être un sujet, comme vous disiez, de génération, mais j'attache beaucoup d'importance à ce que veut dire être manager, leader, directeur. Je pense que ce n’est pas que des termes, ce n’est pas que des niveaux de rémunération ou un joli nom.

Ça vient avec des responsabilités. Et je pense que la première responsabilité, c'est la responsabilité humaine de travailler avec et pour les équipes, de développer les gens, de donner une vision claire. Et donc, mon style, si moi, je devais me décrire, et en tout cas, les premiers retours que j'ai eus, mais je serais intéressée à nouveau de balancer ça.

Je suis quelqu'un de très enthousiaste, de manière générale. Je pense qu'on peut faire beaucoup de choses avec le sourire, avec une belle énergie. De toute façon, on ne travaille jamais aussi bien que sur quelque chose que l'on aime, donc on va autant travailler avec cet enthousiasme-là. En plus, avec le nombre d'heures qu'on passe par jour au travail, c'est encore mieux si ça nous permet de nous épanouir.

Je trouve que c'est passionnant de permettre la collaboration de chacun et la contribution au projet. C'est encore plus facile pour moi parce qu'étant nouvelle en Roumanie, c'est plus normal, je dirais, ou plus attendu que je sois très à l'écoute.

À l'écoute des propositions, des points de vue. Après, c'est à moi de faire mon propre avis, mais de découvrir quelles sont les nuances, à la fois en matière de vision des métiers, mais aussi en matière de façon d'être.

Et ma façon de travailler, à moi, c'est d'être très claire et ambitieuse sur la route où on veut aller, qu'est-ce qu'on veut faire, qu'est-ce qu'on ne veut pas faire et qu'est-ce qu'on veut faire, et après faire tout mon possible pour que chacun trouve son rôle dans ce projet, à la fois s'épanouisse et à la fois se développer.

Et pour se développer, je pense qu'il faut vraiment pousser les personnes pour arriver à apprendre à aller plus loin. Et aussi dire que c'est OK de tester, c'est OK de se tromper, c'est OK de rater. C'est comme ça qu'on apprend le mieux. C'est OK de revenir en arrière, d'arrêter. Tout ça, ça veut quand même dire agir et innover. Et donc ça, c'est le plus important, c'est d'être dans l'action, avancer et ne pas se mettre des barrières soi-même par peur de faire une erreur, parce qu'on a besoin de faire des erreurs pour apprendre et progresser.

Monica Ionita

Et pour avancer.

Pénélope Laigo

Exactement.

Monica Ionita

Trois qualités pour quelqu'un qui voudrait travailler dans la logistique. Pour travailler dans la logistique ?

Pénélope Laigo

Aujourd'hui, j'ai vu, j'étais à une conférence juste avant, et j'ai vu la meilleure définition d'un logisticien, si vous permettez, je voulais la prendre. J'annonce à qui je vole cette citation, à Kaufland, mais j'ai trouvé que c'était tellement bien que là, je ne peux pas m'empêcher de vous la partager.

Monica Ionita

C'est très bien.

Pénélope Laigo

Voilà, donc ce qu'il avait écrit, c'était, ce sera en anglais. Logistician, la définition, someone who is constantly solving problems, knows more than they say, and does more than people realize to keep good moving 24-7. Et c'est vraiment ça.

C'est-à-dire que c'est un milieu, et c'est ce qui fait que moi je suis personnellement tombée sous le charme de ce secteur, C'est un milieu très dynamique, donc il faut aimer ça. Il faut aimer le dynamisme et le fait de... On s'ennuie pas, mais du coup, il faut de l'énergie.

C'est aussi, je pense, un milieu avec des personnes qui ont à la fois une grande intelligence, mais une grande humilité parce qu'on a besoin d'être au carrefour des besoins de nos clients, de nos partenaires, et voilà. Et j'allais le dire, et merci beaucoup, l'empathie, arriver à comprendre, OK, parce que c'est de la constante, du constant réajustement. OK, par rapport aux informations que j'ai, aux besoins des différents maillons de la chaîne, comment est-ce que j'arrive à comprendre ça pour trouver la meilleure solution qui change toujours. C'est le fameux dynamisme. Il faut aimer ce côté où un plan est important, mais ne se déroulera jamais comme prévu.

C'est important, mais c'est aussi ce qui fait que ça reste très excitant.

Monica Ionita

Et pour finir, je vous invite à adresser un message que vous voulez à vos équipes.

Pénélope Laigo

À mes équipes. Déjà, merci beaucoup pour l'accueil qui a été encore plus agréable et chaleureux que ce que j'aurais pu imaginer. Et surtout, j'ai hâte qu'on s'amuse à créer ce futur innovant ensemble, très dynamique et avec beaucoup d'erreurs et beaucoup d'apprentissages.

Monica Ionita

Merci beaucoup. Si vous avez encore quelque chose à rajouter, je sais que c'est juste après deux mois depuis que vous êtes arrivé, mais on va vous inviter à nouveau avec des bilans.

Pénélope Laigo

Avec des bilans, ça sera intéressant, effectivement, au bout d'un an. Mais ce que je tiens à souligner, c'est que ça fait effectivement que deux mois que je suis là. Et pourtant, je pense que c'est déjà ma quatre ou cinquième interaction avec CCIFER, ce qui veut dire à quel point le réseau est dynamique. Et donc ça, j'ai été aussi très épatée à quel point vous êtes en proximité des entreprises, à aller du podcast à l'article, aux Galas, aux Pot de networking. Et bravo pour toute cette organisation.

Monica Ionita

Oui, on est une équipe autour d'une communauté très dynamique, d'ailleurs une des plus dynamiques organisations de business du pays qui fédère 600 membres avec une diversité de profils différents, que ce soit des entreprises de taille, de PME, 70% sont de PME, des universités, des ONG. Donc vous voyez, les fournisseurs que vous recherchez...

Pénélope Laigo

C'est ça, il y a à la fois mes clients, mes fournisseurs et mes partenaires. C'est toujours un plaisir et bravo pour ça.

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